La neuroéconomie est une branche en plein essor dans le domaine des neurosciences. Cette discipline est le résultat de l'évolution de dizaines d'années de recherches dans les domaines de l'économie, de la psychologie, de la neurobiologie et des neurosciences. Plusieurs théories ont vu le jour durant la deuxième partie du XIXème siècle, dans le but d'analyser la prise de décision, telles que les théories de l'utilité et la théorie des jeux, considérant les individus comme étant des “agents rationnels”. L'étude de patients cérébrolésés a permis de considérer la prise de décision comme étant un acte complexe, ne se résumant pas seulement à la balance entre les aspects positifs et négatifs qu'engendre chaque choix, mais nécessitant l'intégration de variables affectives et cognitives. Cette étude porte sur les bases comportementales et électrophysiologiques d'un jeu économique. Tous les participants ont joué à l'Ultimatum Game, jeu dans lequel un joueur propose un partage d'argent (le proposeur) à un autre joueur qui décide d'accepter ou non ce partage (le répondeur). Il a été aménagé par des tableaux à ressenti émotionnel non figuratif afin d'étudier les effets sur les offres et taux d'acceptation de chaque participant. L'activité électrophysiologique a été mesurée au moyen de l'électroencéphalographie (EEG) dans le but de rechercher des corrélats électrophysiologiques. En accord avec nos hypothèses, les émotions perçues ont eu un effet sur les offres proposées par les participants, ainsi que sur le taux d'acceptation. Les mesures électrophysiologiques ont permis de détecter différents potentiels évoqués apparaissant 100ms plus tardivement dans la condition proposeur que répondeur. Ces résultats montrent que les émotions affectent de manière précise la prise de décision, tant au niveau comportemental qu'au niveau électrophysiologique.