Dans cette étude, nous sommes intéressées à savoir si l'empan d'encodage phonologique des patients aphasiques est limité au niveau du mot isolé en comparaison à celui des sujets tout-venant qui serait étendu au moins au niveau du syntagme. Pour cela, nous avons étudié les erreurs phonologiques contextuelles inter-mots et plus particulièrement celles qui sont anticipatrices, car elles sont un bon indicateur de l'empan d'encodage phonologique. Nous avons utilisé le paradigme « tongue twister » ou virelangue, dans une tâche de lecture pour les sujets contrôles et les patients aphasiques et une tâche de répétition chez ces derniers. Les résultats obtenus via ce paradigme vont dans le sens de notre hypothèse. En effet les patients produisent plus d'erreurs que les sujets non cérébrolésés mais moins d'erreurs contextuelles et moins d'anticipations par rapport aux persévérations que les sujets contrôles. D'autre part, le paradigme expérimental utilisé est très utile pour étudier les erreurs phonologiques et il permet d'induire des erreurs et des erreurs contextuelles au niveau du syntagme chez les sujets tout-venant en français. Par contre il ne le permet pas chez les patients aphasiques, au moins lorsque ceux-ci encodent mot-à-mot.