A l'époque de la postmodernité, se former soi-même devient un impératif socioprofessionnel et une alternative aux voies de l'hétéroformation. Partant des sciences pluridisciplinaires telles la physique et la biologie, en particulier l'approche biocognitive de Varela qui sert de modèle heuristique pour comprendre l'autonomie des systèmes vivants, ce travail approfondit, dans un cadre holiste et herméneutique, les fonctionnements de l'apprentissage autodirigé dans un parcours de vie professionnelle. Il met en relief l'importance de l'autodétermination et de la motivation intrinsèque dont fait preuve l'autodidacte pour mener à terme ses projets de prises de formes successives en butte aux aléas contingents. Contrairement à l'entropie de la thermodynamique, les temps personnels de l'autoapprenant lui offrent des ressources énergétiques grâce à la synchronisation des rythmes hétérogènes entre les milieux endogène et exogène du couplage structurel. L'activité centrale de l'autos plaide pour une révolution paradigmatique incitant le facilitateur à intervenir médiatement sur l'environnement en préservant l'autonomie individuelle.