Cette étude a pour but de comprendre le lien entre les émotions musicales, telles que catégorisées par le GEMS (Geneva Emotional Music Scale), et les ressentis corporels. Nous nous attendons à retrouver trois zones corporelles (tête, torse, membres), qui nous permettront de tester leur lien avec les émotions musicales. Plus précisément, nous envisageons que l’émotion de joie est associée à une activation générale et la tristesse à une déactivation générale. Nous émettons également l’hypothèse d’un rôle médiateur de la conscience de soi. Finalement, nous considérons la possibilité qu’un plus haut niveau d’anxiété soit associé à plus d’intensité dans les ressentis corporels, et notamment plus d’intensité dans la zone centrale (torse). Pour tester ces hypothèses, nous avons recruté 50 participants à qui nous avons fait passer une expérience durant laquelle ils devaient d’abord répondre à des questionnaires avant de juger de l’émotionnalité d’extraits de musiques classiques, et d’indiquer leurs ressentis corporels associés à l’aide d’une échelle visuelle analogique. Nous avons retrouvé trois facteurs corporels et avons obtenu des résultats significatifs pour le lien entre émotions musicales et ressentis corporels, sans pouvoir valider nos hypothèses spécifiques à la joie et la tristesse. Les ressentis corporels semblent également être influencés par la conscience de soi et l’anxiété, mais pas précisément la zone centrale. Ces résultats constituent une avancée intéressante dans le domaine de la psychophysiologie de la musique et permettent d’imaginer de futures recherches, qui pourraient notamment être utilisées dans le domaine de la musicothérapie.