Cette recherche vise à analyser dans quelle mesure les théories du complot diffusées sur les réseaux sociaux affectent-elles la réputation en ligne d’une organisation internationale. L’objet d’étude est le CERN, le plus grand centre scientifique de coopération internationale pour la recherche nucléaire à l'échelle mondiale. Nous nous appuyons sur deux hypothèses : 1) Le CERN jouit globalement d’une bonne e-réputation aux yeux des internautes, mais les théories complotistes sont omniprésentes dans les mentions ; et 2) La majorité des internautes qui interagissent avec les contenus complotistes en lien avec le CERN contribuent à la diffusion de ces théories. La première partie de la méthode consiste à effectuer un audit de l’e-réputation du CERN. On détermine l’e-réputation du CERN de manière générale, sur tous les réseaux sociaux sur lesquels il est présent (Facebook, X, Instagram, LinkedIn, YouTube et TikTok), à travers une analyse quantitative et qualitative des mentions du CERN sur ces plateformes. Ensuite, la deuxième étape de l’enquête est d’analyser l’engagement d’un échantillon de 20 contenus à caractère complotistes (des fils de discussions, contenus vidéos et commentaires) qui mentionnent le CERN, publiés sur les réseaux sociaux X et TikTok, afin de déterminer l’impact de ceux-ci dans l’e-réputation de l’organisation. Cette recherche ne vise pas à démontrer dans quelle mesure ces théories complotistes autour du CERN sont vraies ou fausses, mais de démontrer qu’elles ont un impact significatif sur l’e-réputation du CERN, l’affectant négativement.