Le changement climatique est la plus grande menace pour la santé humaine. Les systèmes de santé ont pour mission de protéger la santé des individus, mais contribuent paradoxalement à la mettre en péril, par leur impact environnemental. Les médicaments, comme d’autres éléments, participent à la pollution engendrée par les systèmes de santé. En Suisse, 6,7% des émissions de CO2 proviennent du système de santé, et environ la moitié de ces émissions est due aux médicaments.

Ce travail présente un état des lieux des connaissances actuelles sur la pollution médicamenteuse, ainsi que les résultats d’un questionnaire en ligne adressé à 400 médecins de premier recours visant à identifier leurs habitudes et déterminants en matière de prescription médicamenteuse. Les éléments les plus importants pour les médecins au moment d’effectuer une prescription médicamenteuse sont les effets indésirables, les contre-indications et les recommandations des guidelines. À l’inverse, l’impact environnemental des médicaments est l’un des éléments les moins pris en compte par les médecins. En outre, des médicaments sont prescrits peu ou prou lors de toutes les consultations médicales, notamment les anti-inflammatoires non- stéroïdiens (AINS). Les approches non-médicamenteuses ne sont, elles, prescrites que beaucoup plus rarement par les médecins. Ces résultats pourront être utilisés comme un point d’appui pour de futurs travaux sur la prescription médicamenteuse et sur les leviers à actionner pour rendre cet aspect de la pratique médicale moins polluant.

Une analyse et une réflexion personnelle sur les résultats du questionnaire, considérés à travers le prisme de l’impact environnemental, sont proposés dans la partie discussion.