L’abord de la sexualité en consultation par les médecins gynécologues demeure complexe et négligé dans la majorité des cas. Ce travail de recherche vise à examiner les raisons sous-jacentes à cette faible exploration de la sexualité dans leur pratique, en se focalisant sur les rôles qu'iels estiment devoir jouer au sein de leur cabinet, leur sentiment de légitimité à parler de sexualité, et l'importance qu'iels accordent à cette thématique.

L'analyse thématique, basée sur la méthodologie de Braun et Clarke (2006) et facilitée par le logiciel ATLAS.ti pour le codage des cinq entretiens, a permis de dégager trois thèmes généraux à partir des transcriptions verbatims. Ces thèmes éclairent les raisons de la limitation de l’abord de la sexualité en consultation gynécologique, et mettent en lumière la variabilité des rôles et des perceptions de légitimité parmi les praticien·ne·s.

Malgré la reconnaissance de la place de la sexualité en consultation, celle-ci n'est pas considérée comme prioritaire. Ceci peut être attribué au fait que certain·e·s professionnel·le·s estiment que la sexualité dépasse leur rôle ou domaine d'expertise, ou qu’en raison d’un manque de formation ou de compétences, iels ne se sentent pas forcément légitimes à aborder la question. Les médecins gynécologues, majoritairement axé·e·s sur leur rôle de médecin responsable de la santé générale et reproductive des patientes, tendent à éloigner la dimension de la sexualité de leurs responsabilités. Finalement, l'intérêt personnel pour la thématique semble également influencer la fréquence avec laquelle la sexualité est abordée en consultation, ainsi que les efforts de formation individuelle consacrés à ce sujet.

En conclusion, cette étude met en lumière les défis de l'abord de la sexualité en consultation gynécologique. Les résultats suggèrent que divers facteurs entravent son exploration systématique et contribuent à reléguer la sexualité au second plan. Il est alors crucial de sensibiliser davantage ces professionnel·le·s à l'importance de l'inclusion de la sexualité dans leurs interactions cliniques et de promouvoir une formation plus spécialisée dans ce domaine afin que les gynécologues considèrent la sexualité comme faisant partie de leur rôle