Pendant un siècle, les cœlacanthes ont été négligés en tant que groupe de poissons éteints sans grande importance. Leur squelette fossilisé ne présentait pas les innovations morphologiques qui suscitent l'intérêt scientifique. Cependant, tout a changé en 1938 lorsqu'un cœlacanthe vivant, nommé Latimeria chalumnae, a été pêché au large des côtes sud-africaines, devenant soudainement la découverte zoologique la plus importante du siècle dernier.
Cette espèce vivante de cœlacanthe conserve des caractéristiques ancestrales des sarcoptérygiens, telles qu'une boîte crânienne divisée et des nageoires lobées avec des éléments homologues à nos bras et jambes. Ces caractéristiques, préservées depuis 400 millions d'années, offrent des informations sur l'ancêtre commun des tétrapodes, y compris les êtres humains.
Une étude récente s'est concentrée sur des cœlacanthes fossiles des collections du Muséum d'Histoire Naturelle de Genève et du Geologisch-Palaeontologisch Institut de l'Université de Heidelberg. Ces spécimens, provenant du Trias moyen d'Europe centrale, ont été scannés au synchrotron au European Synchrotron Radiation Facility de Grenoble, produisant des modèles 3D pour isoler les os fossilisés. La reconstruction des poissons disparus a révélé des canaux sensoriels céphaliques exceptionnellement grands, d'énormes crocs sur les arcs branchiaux et des nageoires relativement grandes, suggérant un prédateur rapide.
De plus, un grand poumon trilobé avec des crêtes dorsales inédites a été découvert, jamais observé chez d'autres cœlacanthes. Les spécimens ont été attribués à un nouveau genre et à une nouvelle espèce, placés à la base de la famille des Mawsoniidae, une des deux grandes familles de cœlacanthes du Mésozoïque.
Outre ces travaux sur les cœlacanthes fossiles, des reconstructions numériques du squelette du cœlacanthe actuel Latimeria chalumnae ont été réalisées, basées sur un spécimen adulte conservé à Genève. Les résultats ont été publiés en 2023, et des projets parallèles avec le Dr Ralf Britz du Senckenberg Natural History Collections Dresden ont exploré la taxonomie des anguilles des marais. Une étude sur l'ostéologie de l'anguille des marais Ophisternon infernale a été publiée en 2022.
En résumé, ce projet de doctorat a combiné des recherches zoologiques et paléontologiques, révélant des aspects fascinants de l'évolution morphologique des poissons. Les collaborations internationales ont été fructueuses, ouvrant la voie à de nouvelles recherches prometteuses dans les années à venir.