Ce texte présente les éléments nécessaires à une analyse comparative du capitalisme fondée sur une économie politique des complémentarités et hiérarchies institutionnelles. Les notions de modèles socio-économiques nationaux et d’hybridation sont présentées. Une discussion de la pertinence du niveau national conclue. La diversité des institutions des économies capitalistes peut être analysée de plusieurs points de vue. On peut considérer que les différences observables ne sont que pur folklore, sans conséquences notables sur le fonctionnement d’un capitalisme dont la réalité ne saurait être appréhendée en analysant ce que l’analyse marxiste appelle « la superstructure juridique et politique » au risque de négliger la base matérielle d’un mode de production. En complément, les différences internationales pourraient ne révéler que le retard de certains pays par rapport à la forme la plus avancée d’un capitalisme qui s’imposerait sous une forme unique. Enfin, il pourrait n’exister qu’une seule forme optimale d’économie non planifiée et la diversité internationale des formes institutionnelles se comprendrait en termes d’écart à la one best way. Aucune de ces positions ne semble pertinente pour rendre compte d’un phénomène qui illustre que les formes institutionnelles sont le produit de compromis sociopolitiques dans un contexte historique donné.