Les ressources naturelles, telles que l’eau ou le pétrole, sont par nature limitées. Pour des États comme l’Irak, son exploitation et sa gestion sont des questions primordiales. Avant l’ère des États-nations, cette région était sous le régime de l’Empire ottoman. Les deux principaux fleuves de la région, à savoir l’Euphrate et le Tigre, se situaient entièrement sur son territoire. À la suite de la Première Guerre mondiale, les modifications des frontières effectuées par les vainqueurs du conflit ont donné à ces deux fleuves un caractère international, désormais transfrontalier. Le bassin se situe aujourd’hui sur plusieurs États. Ainsi, différentes questions de partage, de contrôle et des relations entre les États se posent. Dans une perspective interdisciplinaire, ce mémoire porte sur la question de l’eau douce et de sa gestion en Irak. Comment l’État a-t-il cherché à contrôler et à exploiter l’eau entre 1932 à 2021 ? Ce travail montre non seulement qu’une approche interdisciplinaire est nécessaire afin de comprendre l’enjeu hydraulique, mais il montre également que plusieurs variables influencent la gestion de l’eau. Dès lors, dans un contexte de tensions plurifactorielles est-ce que l’eau peut servir comme un pont de paix ?