Durant les conflits armés, les enfants soldats commettent régulièrement des crimes dans leur milieu d'origine, qui est celui dans lequel ils sont réinsérés à la suite de leur démobilisation des forces et groupes armés. Face à un tel passif, le droit et la pratique internationaux envisagent un panel de réponses qui se retrouve à être porteur d'une double injonction contradictoire : celle de rendre la justice aux victimes de ces crimes tout en ayant une préférence pour l'impunité des enfants soldats. De la sorte, il engendre des tensions entre le droit des enfants soldats de retourner vivre en famille et le droit à la justice de leurs victimes. Cette thèse explore comment, lors de la mise en œuvre des programmes de démobilisation, le droit et la pratique tant internationaux que nationaux investissent ces tensions, et ce à partir de l'étude des pratiques identifiées dans l'Est de la République démocratique du Congo.