En l'année 1912, M. le professeur Duparc a été appelé à lever la carte géologique du District Minier de Syssertsk dans l'Oural du Sud. Dans ce travail il eut comme collaborateur M. Henri Sigg, de Genève, qui vient, d'être enlevé dans la fleur de l'âge à sa famille et à la Science, alors qu'il occupait depuis trois ans déjà la chaire de Minéralogie de l'Université de Lausanne et à la mémoire duquel j'adresse ici mon souvenir ému. La première campagne d'été fut employée par MM. Duparc et Sigg à reconnaître les abords des trois mines de cuivre que possédait la Compagnie de Syssertsk pour savoir quel avenir on pouvait espérer pour elles. La deuxième campagne, en 1913, fut consacrée à l'exploration de toute la moitié occidentale de la Concession qui mesure plus de 100.000 hectares et j'y ai été associé pendant quatre mois. Au cours de ces recherches, toutes les formations géologiques de la région ont été identifiées, délimitées et relevées sur la carte géologique du District dressée par MM. Duparc et Sigg. En étudiant au point de vue scientifique les échantillons recueillis à cet effet, M. Duparc a été amené à grouper toute une série de roches qui comptent parmi les formations les plus étendues de la Concession sous le nom général de Roches Vertes. Ces roches constituent un complexe très intéressant, très important aussi par les productions minérales qu'il renferme, qui n'est pas spécial, d'ailleurs, à la région du Syssertsk mais qui se rencontre en de nombreux points des chaines ouraliennes et rappelle assez exactement les formations alpines comprises sous la même dénomination. Sur la proposition de M. Duparc, j'ai entrepris l'étude de ces roches pour essayer d'établir leurs relations entre elles et avec les espèces pétrographiques voisines : ce sont les résultats de cette étude que j'expose ici. Les recherches sur le terrain remontent, je le rappelle, à 1913. Elles ont été quelque peu hâtives : pressé par le peu de temps dont je disposais, obligé de parcourir de grandes distances et de ne pas me limiter à ce seul faciès, j'ai dû négliger beaucoup d'observations qui m'eussent été précieuses. L'importance superficielle et les contours de certaines enclaves m'échappent qui eussent sans doute apporté des renseignements positifs sur l'origine de l'ensemble. Les travaux de laboratoire ont été effectués, en partie, dans le courant de l'année 1913-1914, en partie en 1919-1920 dans les laboratoires de Chimie Analytique et de Minéralogie de l'Ecole de Chimie de Genève, sous la haute direction et avec l'aide bienveillante de M. le professeur L. Duparc, auquel il me sera permis d'adresser ici l'expression de ma plus profonde gratitude et de mon sincère dévouement.