La séquence valaisanne du Néolithique Moyen II (4000 av. J.-C. - 3100 av. J.-C) connaît une évolution propre et donc différente des occupations lacustres du Plateau suisse. La double influence, méridionale et occidentale, permet un développement original avec le faciès Petit-Chasseur, caractérisé par sa céramique très bien cuite, à surface polie puis le Saint-Léonard qui se distingue par les magnifiques décors cannelés sur des récipients à léger épaulement (Burri-Wyser, Jammet-Reynal, 2016). Quant à l’industrie lithique polie de ce deuxième faciès, elle se démarque par la présence des traces de sciage visibles sur les lames de hache, les pointes de flèche fusiformes, et des lissoirs en pierre verte (Voruz, 1991). La majorité des outils tranchants et des pointes est d’ailleurs réalisée en roches vertes, sans doute du fait de leur grande disponibilité, les affleurements naturels se trouvant relativement proche du site éponyme (Winiger, 1995, 2009). Depuis les premières fouilles menées par Marc-Rodolphe Sauter (1957 - 1962), le site de Saint-Léonard acquiert un certain prestige dans la préhistoire européenne. Les travaux postérieurs, ceux de Sauter lui-même, mais aussi d’Alain Gallay permettent de définir le faciès particulier de « culture néolithique de Saint-Léonard » (Gallay, 1986). En 1986, deux phases de la civilisation de Cortaillod en Valais sont décrites : une phase ancienne, dite Cortaillod du type Petit-Chasseur, et une phase récente portant le nom de Saint-Léonard qui se démarque notamment par des influences chasséennes démontrés sur le site éponyme dans le travail de thèse de Ariane Winiger (Winiger, 1995, 2009), Le Néolithique étant l’une des périodes les mieux connues en Suisse, les nombreuses découvertes archéologiques faites depuis les premiers travaux de Paul Vouga, qui propose entre 1920 et 1930 une première chronologie du Néolithique suisse, permettent aujourd’hui de disposer d’une vision plus globale et complète de cette période. Malgré les avancements considérables, l’image du Néolithique moyen dans la Haute vallée du Rhône est encore lacunaire. En 2003, alors que le site “Carrières MTA” est mise au jour dans la commune de Saint-Léonard, François Mariéthoz, chargé de la fouille, souligne que le mobilier excavé durant les fouilles de "Sur le Grand Pré", entre 1957 - 1962 ne permet pas la définition céramologique catégorique du faciès Saint Léonard à cause de la présence des éléments anciens (pe. des écuelles à décor incisé de faciès Chasséen) à côté des céramiques spécifiques du Saint-Léonard ( présentant des cannelures, des chevrons et des décors en grains de riz) (Mariéthoz, 2005). Suite à la découverte du site “Carrières MTA”, quatre campagnes de fouilles se déroulent entre 2003 et 2006. Entre 2003 et 2004, deux missions sont menées conjointement par François Mariéthoz et Manuel Mottet, deux autres, entre 2005 et 2006, par François Mariéthoz seul. Au terme des travaux, 10’309 (soit 29.55% de la totalité du matériel trouvé) tessons en céramique trouvés témoignent de l’importance cruciale du site pour une meilleure compréhension de la période. Ce mémoire de master vise avant tout à décrire et à étudier le matériel lithique non taillé issu de ces quatre campagnes.