La présente étude contribue à la littérature sur la consommation durable en apportant des informations sur l’influence des modes cognitifs et affectifs sur la prise de décision environnementale. Par le biais d’analyses statistiques, nous avons examiné l’effet d’amorces cognitives et affectives sur l’évaluation du prix, la probabilité d’achat, la recommandation et l’évaluation écologique de deux produits écologiques de grande consommation, pour lesquels la seule différence était la note en durabilité. Les données ont été recueillies auprès de 296 étudiants en psychologie de l’Université de Genève. Nous avons prédit que dans la condition où les participants seraient amorcés à une évaluation par l’affect, ils seraient prêts un prix à payer un prix similaire pour deux produits similaires mais ayant des notes en durabilité différentes (A++ vs. A). Dans la condition où les participants seraient amorcés à une évaluation par le calcul, nous avons prédit qu’ils seraient prêts à payer plus pour le produit environnemental ayant la note en durabilité la plus élevée. Par ailleurs, nos avons fait des prédictions concernant les modérateurs des effets étudiés. D’abord, à quel point les individus sont environnementaux. En effet, plus les individus sont émotionnellement attachés à la cause environnementale et moins la manipulation de leur mode de décision devrait fonctionner. Ensuite, à quel points les individus sont habitués à prendre des décisions exclusivement sur un mode cognitif ou affectif. Nous faisons la prédiction qu’un mode décisionnel habituel strictement affectif ou cognitif pourrait également diminuer l’effet de la manipulation. D’après nos résultats, nous observons que peu importe l’amorce, les participants ont correctement utilisé les informations disponibles pour faire une différence entre les deux produits. Nous avons également trouvé que le comportement environnemental avait un effet sur l’évaluation des produits présentés. Les recherches futures pourraient valider les résultats observés en répliquant la méthodologie de cette étude sur une population présentant plus de variabilité, que ce soit en terme d’âge, sexe, profession ou statut socio-économique ou avec des niveaux plus variés d’attitudes pro-environnementales.