L’accès aux ressources énergétiques est un impératif pour le développement des pays du sud. Depuis plusieurs décennies, la notion de développement économique est multidimensionnelle: alors que la croissance du PIB en était pendant longtemps l’unique indicateur, dès les années 1990, sont pris en compte des aspects sociaux (avec l’essor des théories du développement humain) et, depuis l’Agenda 2030 des Nations Unies, aussi les aspects environnementaux. La théorie des besoins humains permet de relier les changements structurels dans l'environnement des personnes (comme l'accès à l'électricité) à la satisfaction des divers besoins universels des individus (qu'ils soient matériels et psychosociaux), et de ce fait à leur aptitude à poursuivre leurs objectifs de vie sans préjudice grave. Les théories du bien-être subjectif prédisent par ailleurs une satisfaction avec la vie élevée lorsque l'ensemble des besoins humains sont satisfaits. Ce mémoire de recherche vise à comprendre les effets de l'électrification pour des habitants en zone rurale dans un pays à bas revenu, la Tanzanie, sur des besoins humains tels que l'accès au revenu, l’éducation, services de santé, temps de repos/ loisirs, sécurité, sociabilité et sentiment d'appartenance, et l’autonomie -l'égalité de genre en particulier-, ainsi que pour la satisfaction de vie (bien-être subjectif)

Afin de saisir l’influence de cette ressource énergétique sur la satisfaction des besoins humains et le bien-être subjectif, j’ai mené des entretiens auprès d’habitants de la région d’Iringa en Tanzanie, qui vivent dans des foyers électrifiés et non-électrifiés, pour comprendre quelles sont les attentes et quels changements s’observent avant et après l’accès à la ressource. Une meilleure compréhension des effets sociaux et économiques de l’électrification permettra d’apporter des recommandations et d’adapter les programmes accompagnant les travaux d’électrification des zones rurales dans les pays les moins avancés.