Le présent travail traite du droit à la participation politique des jeunes en Suisse à la lumière du genre. Des plateformes de participation nationales, comme la Session des jeunes et engage.ch, mettent en oeuvre ce droit et encouragent l’intérêt et l’engagement politique des jeunes, nécessaires à la légitimité de notre système politique. Le questionnement de ce travail porte sur l’accessibilité de tou·te·s les jeunes à ces projets participatifs, notamment des femmes, encore sous-représentées dans les structures politiques. Cette sous-représentation s’explique par des contraintes en matière de ressources temporelles et matérielles, mais aussi par un manque de modèles et une socialisation différenciée selon le genre, qui impactent également les jeunes filles. Une comparaison des statistiques ainsi que des entretiens menés avec des membres de l’organisation et des participant·e·s des deux plateformes mentionnées permettent d’appréhender ces enjeux d’inégalités en lien avec leurs critères structurels et leurs stratégies internes. Par leur communication et leur forme adaptées aux réalités et aux besoins de la jeunesse, les deux projets arrivent à attirer des jeunes d’horizons divers. Cependant, un écart de genre existe dans le cadre d’engage.ch, alors que ce n’est pas le cas pour la Session des jeunes. Cette différence peut s’élucider en partie par l’attrait des gymnasien·ne·s, qui sont majoritairement des filles, pour cette plateforme, qui offre des moments d’échanges entre jeunes et la découverte des coulisses de la politique suisse. Une réflexion plus active sur les enjeux d’accessibilité, permise par la forme et le but du projet, est aussi une piste explicative. Ces offres participatives pour les jeunes sont en partie protégées de la réalité des inégalités sociales, et, en permettant au maximum de jeunes possible de s’initier au débat politique dans des conditions adaptées, elles peuvent améliorer l’accessibilité et la qualité de notre démocratie de manière générale.