La production de la parole est un processus complexe qui demande la coordination de plusieurs systèmes pour initier la transformation d’un code abstrait en code moteur. Pourtant, nous parlons de manière rapide, automatique et sans effort. Ces observations portent à croire que des plans moteurs de la parole deviennent des routines motrices, probablement suite à un entraînement intensif. En effet, des études ont montré des différences comportementales et d’activation neuronale lors du traitement de séquences de parole (de haute et de basse fréquence) et de non parole (mouvements bucco-linguo-faciaux) chez l’adulte. Notre travail vise à investiguer si le traitement de ces séquences (qui utilisent les mêmes effecteurs mais qui se distinguent par une fréquence d’entraînement) diffère également chez les enfants. Nous suggérons que les enfants n’ont pas routinisé les plans moteurs relatifs aux stimuli de parole, faute d’entraînement. Nous avons étudié la reproduction des stimuli de parole et de non parole lors d’une tâche de reproduction différée avec suppression articulatoire chez des enfants de 7 à 9 ans. Nous n’attendions aucune différence de traitement aux niveaux comportemental et neuronal entre les stimuli. Les résultats montrent néanmoins des divergences dans le traitement de stimuli de parole de haute fréquence et de mouvements BLF. Ceci, en comparaison aux résultats observés chez les adolescents et les adultes, nous amène à la suggestion d’une spécialisation progressive d’un système de contrôle commun entre la parole et la non parole au fur et à mesure du développement.