Un nombre important d'informations non pertinentes et saillantes peuvent capturer notre attention contre notre gré et de manière automatique. Nous savons cependant que lorsque l'attention sélective est allouée de manière plus efficace, l'effet distracteur de ces informations peut être réduit. Les régularités statistiques permettent elles aussi de réduire cette capture attentionnelle en limitant leur effet interférant. Wang et Theeuwes (2018b) ont montré que lorsque ces stimuli distracteurs apparaissent toujours au même endroit, nous réduisons l'interférence grâce au phénomène de suppression attentionnelle. Cependant, les différentes études ont comparé la performance sur la position à forte probabilité de contenir le distracteur aux positions à faible probabilité, et n'ont à aucun moment introduit une condition contrôle ou la position du distracteur serait à probabilité égale. De ce fait, il n'est pas clair si la différence provient d'une diminution de l'interférence sur la position à haute probabilité ou si elle provient d'une augmentation de l'interférence sur la position à faible probabilité. Afin de mieux comprendre ces deux possibilités, nous avons repris le paradigme « additional singleton » en y ajoutant une condition contrôle, puis comparé les positions à faible et haute probabilité aux positions à probabilité égale. Les résultats montrent que l'interférence est réduite sur la position à forte probabilité par rapport à celle sur les positions à probabilité égale, de même que l'interférence est augmentée sur les positions à faible probabilité en comparaison aux positions à probabilité égale. Les résultats ont ainsi dévoilé l'existence d'effets de rareté des distracteurs, ce qui démontre un problème méthodologique dans les études précédentes.