Les recherches sur l'efficacité des appels à la peur ont très largement porté sur des facteurs individuels et ont négligé l'importance du contexte social. Dans la présente recherche, nous nous sommes intéressés plus particulièrement au rôle de la hiérarchisation sociale. Nous faisons l'hypothèse que l'appel à la peur pourrait s'avérer plus efficace dans des groupes dont la hiérarchie est verticale, car les normes et les valeurs qui y règnent étant marquées par l'autoritarisme et la dominance, l'autorité serait alors plus légitime lorsqu'elle utilise ce type de stratégie. Pour tester cette hypothèse, nous avons conduit une étude dans laquelle des participants ont lu un scénario fictif manipulant le type de stratégie persuasive (appel à la peur vs. stratégie neutre) et le niveau de hiérarchie (faible vs. fort). Ils ont répondu ensuite à des mesures d'efficacité perçue, de légitimité et d'autoritarisme. Les résultats ont infirmé nos hypothèses mais suggèrent une certaine résistance au changement de la part des participants. Cela peut être dû à diverses raisons, comme une contrainte perçue comme excessive accumulant une hiérarchie et un message menaçants, ou des caractéristiques propres aux croyances des participants orientés politiquement à gauche.