L'âge de la majorité civile est fixée à dix-huit ans dans la plupart des pays européens. Ce cap essentiel dans la période de vie qu'est la jeunesse, permet aux jeunes d'exercer de nouveaux droits mais implique également l'obligation d'endosser des nouvelles responsabilités. Lors des jugements pénaux, notamment, les différences en termes d'objectifs et de peines sont notoires entre le droit pénal ordinaire et le droit pénal des mineurs. L'entrée dans la vie adulte exige donc d'avoir acquis un certain nombre de compétences dès l'âge de dix-huit ans afin de pouvoir faire face à ces nouvelles exigences. Alors que le droit considère que l'on devient adulte à dix-huit ans, nombreux sont pourtant des domaines de la société qui protègent les adultes jusqu'à l'âge de vingt-cinq ans avec des tarifs préférentiels (abonnements/assurances moins chères). De plus, des disciplines d'études comme la psychologie et la sociologie, elles, semblent estimer que le cheminement vers l'adulte accompli ne se fait plus de manière uniforme et linéaire comme autrefois. Les rites de passage de la société traditionnelle semblent désuets et les compétences de "maturité", d'"autonomie" et de "solidarité" qui caractérisent l'adulte, paraissent, au vu des changements socioéconomiques actuels, s'acquérir de plus en plus tard. Sur la base de quels critères a-t-on décidé de fixer l'âge de la majorité civile à dix-huit ans? Cet âge a-t-il toujours du sens aujourd'hui? Comment défit-on l'"adulte"? Tels sont les questionnements phares qui ont guidé les réflexions dans l'élaboration de cet essai critique.