La professio juris, à savoir la possibilité pour le futur défunt de choisir la loi applicable à sa propre succession, joue un rôle central dans les réformes touchant actuellement le domaine successoral. Élaborée en Suisse à la fin du XIXe siècle, cette institution a progressivement intégré plusieurs législations nationales étrangères, puis le règlement de l’Union européenne sur les successions. La présente thèse cherche à définir une grille d’analyse de ce mécanisme, en se basant sur ses fondements théoriques et les objectifs d’ordre conflictuel qu’il poursuit dans le règlement des successions transfrontalières. Appliquée à la concrétisation de la professio juris en droit international privé suisse, cette grille de lecture a permis d’évaluer la pertinence des modalités auxquelles elle est soumise de lege lata et dans son évolution programmée, dans l’optique de proposer un système global cohérent, visant à optimiser les avantages de ce précieux instrument de la planification successorale, tout en jugulant les perturbations indésirables qu’il génère au niveau des intérêts matériels.