La problématique de la séparation parentale touchant de nombreux couples en Suisse ne fait pas exception au sein des couples binationaux. Cependant, ces situations sont particulièrement complexes dans un cadre transnational, puisque la séparation du couple entraîne parfois le déménagement de l'un des parents à l'étranger. Dans ce cadre-là, la Convention relative aux droits de l'enfant de 1989, ainsi que différentes législations nationales et transnationales promeuvent, dans le meilleur intérêt de l'enfant, le maintien des relations personnelles entre l'enfant et chacun de ses parents. Cependant, dans la réalité, les disparités entre les systèmes juridiques, les éventuels conflits parentaux et les investissements financiers qu'une telle organisation représentent, ainsi qu'un manque de participation de l'enfant, entravent souvent une mise en œuvre child-friendly du droit de l'enfant aux relations personnelles. Dans ce travail, grâce aux témoignages de parents et d'enfants se trouvant dans une situation familiale transnationale ainsi qu'à l'expertise de médiateursItrices spécialisé- es dans les relations familiales transnationales, nous mettons en avant les stratégies parentales permettant une application child-friendly du droit de l'enfant aux relations personnelles au-delà des frontières. De plus, nous évaluons comment différents facteurs individuels et sociaux, tels que la qualité de la coparentalié, les décisions juridiques, les ressources matérielles et financières ainsi que la participation de l'enfant, peuvent très concrètement influencer cette mise en œuvre dans le meilleur intérêt de l'enfant. A partir de cela, nous proposons des pistes de réflexions sur la nécessité d'un accompagnement interdisciplinaire des familles et la plus-value de la médiation afin de renforcer la relation de coparentalité et de prendre en compte de manière réaliste les besoins des familles en situation transnationale.