Problématique et objectif La pratique du Chemsex concerne un homme ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) sur 10 (Jauffret-Roustide et al., 2019). A ce jour, plusieurs études ont analysé les liens entre certaines dimensions du parcours de vie des HSH et la consommation de drogues récréatives en contexte sexuel (Chemsex). L’objectif de ce travail est d’illustrer les parcours de vie de quatre HSH et de mettre en avant les similitudes et les différences que l’on peut y retrouver. Méthodologie Un groupe de parole a été mené sur quatre séances auprès de quatre HSH, pratiquant ou ayant pratiqué le Chemsex au cours de leur vie, âgés de plus de 18 ans. Une analyse qualitative thématique de contenu a été effectuée. Résultats Plusieurs similitudes dans les parcours de vie des participants de l’étude ont pu être mises en évidence. Des carences affectives durant l’enfance, une éducation stricte de la part des parents, une nature anxieuse, une mauvaise gestion des émotions et une dépendance affective peuvent, entre autres, être associés à la pratique du Chemsex dans notre échantillon. Par ailleurs, des différences ont également été perçues, comme le diagnostic TDAH ou le harcèlement scolaire, qui peuvent toutefois alerter quant à l’orientation vers une pratique telle que le Chemsex. Discussion Les résultats montrent l’importance de la place des émotions pendant l’enfance, la nécessité de les apprendre à ses enfants, afin qu’ils sachent les reconnaitre et les gérer. En termes de prévention des dangers du Chemsex et de la prise en charge des personnes le pratiquant, il est nécessaire de combler le manque d’informations sur les substances, de réprimer le déni pouvant être causé par un vocabulaire propre à la pratique du Chemsex et d’épauler les dépendants à travers les possibles rechutes.