Dans un contexte de morcellement territorial accru, induisant une fragmentation des expériences quotidiennes de l'occupation ainsi qu'une baisse générale du niveau de vie dans les territoires palestiniens occupés, on constate depuis les années 1990 une large démobilisation populaire vis-à-vis du champ politique traditionnel et une perte de confiance en une Autorité palestinienne décrédibilisée. Un large pan de la littérature s'est alors préoccupé du rôle que pouvaient avoir à jouer les organisations non gouvernementales, florissantes en Cisjordanie au lendemain d'Oslo, en tant qu'alternatives au militantisme et à l'action politique traditionnelle, mais à l'évidence ces dernières ont échoué. La présente étude vise à étudier ces deux premières phases du mouvement national palestinien et leurs échecs, ainsi qu'à mettre en lumière ce qui semble se dessiner comme un renouveau de celui-ci au travers d'associations localisées. Pour le moment relativement absentes de la recherche scientifique, ces structures associatives issues de la société civile portent en elles ce potentiel en se réappropriant à une échelle locale, dans une démarche de recherche d'indépendance, et de manières très diverses, l'action politique et résistante qu'elles réinventent chaque jour, et que nous essaierons de présenter ci-après.