Les Routes maritimes de la Soie ont constitué depuis la dynastie des Han (206 avant J.-C. – 220 après J.-C.) une passerelle importante dans les échanges entre l'Est et l'Ouest. La Perse, par exemple, a entretenu de longue date des rapports commerciaux avec les ports de la Chine méridionale, d'abord indirects, comme l'attestent certains objets découverts au Guangdong, puis directs à partir de la dynastie des Tang (618-907). Beaucoup d'artefacts trouvés en Chine attestent de ces échanges commerciaux, mais c'est sans compter la part importante d'idées, de croyances et de religions échangées le long de ces routes et qui ont donné lieu à de nombreux emprunts, transferts et hybridations. La pénétration de l'islam en Chine et l'intensification des contacts avec les cultures chinoises ont été le support de plusieurs reconfigurations culturelles dont les effets sont encore perceptibles aujourd'hui, tant du point de vue de l'architecture des mosquées que des pratiques rituelles locales. Comme nous allons le voir, les mosquées désignées comme les plus anciennes en Chine ou encore un rituel du culte des ancêtres teinté de symbolisme musulman sont des révélateurs de ces échanges entre les cultures musulmanes et chinoises le long des Routes maritimes de la soie.