Cette thèse a pour objectif d'étudier le processus du devenir sujet-migrant des femmes dans une perspective transnationale et intersectionnelle des identités sociales. Elle se focalise principalement sur une discussion théorique et empirique à l'aide d'une ethnographie centrée sur la parole des femmes chinoises sur leurs vies avant et après leur migration en Suisse. Cette recherche explique comment le genre, comme l'un des éléments clés, fonctionne avec d'autre modes d'identité tels que la nationalité, la classe et l'ethnicité, qui entravent le développement de ces femmes dans les différents aspects de leur vie migratoire en Suisse aux niveaux familial, professionnel, socio-économique, politique et culturel. Elle montre en même temps les différentes formes de discriminations et injustices sociale subies par ces femmes. Cette thèse tente de comprendre comment les femmes migrantes créent des espaces pour se constituer en tant que sujet et par quelles actions elles deviennent sujet genré de la migration. Les différentes histoires de vie de ces femmes migrantes chinoises démontrent qu'elles ne restent pas complètement passives en face des difficultés et contraintes politiques et socioéconomique. Elles se constituent et se reconnaissent plutôt comme sujet par le moyen de différentes formes et modalités du rapport à soi et aux autres à travers du développement des techniques de pouvoir ou d'adoption des stratégies pour critiquer ou pour négocier afin de se protéger ou d'accomplir leur développement personnel. Cette thèse défend également que les processus et les conditions qui assujettissent les migrantes peuvent aussi servir comme moyen par lequel ces femmes acquièrent une capacité d'agir pour résister aux rapports de pouvoir à différents niveaux. Cette recherche propose une réflexion sur le devenir sujet-migrant des femmes qui consiste un appel à la transformation de soi en actrice dans le processus migratoire. Celle-ci est non seulement capable de répondre à des contraintes extérieures provoquées par les conditions migratoires, les politiques de la migration ainsi que le discours de la société d'accueil, en s'affirmant parfois contre ces différentes forces, mais également capable d'agir pour répondre à des exigences intérieures et personnelles ainsi qu'incorporer des normes ou des habitudes.