Les «galets noirs» du Purbeckien du Jura suisse et français sont décrits et analysés. On les observe essentiellement dans des faciès carbonatés intertidaux mais également dans des séquences subtidales ou lacustres. Ils sont constitués de carbonates subtidaux à supratidaux micritisés. Ils sont la plupart du temps remaniés et souvent concentrés dans des dépôts de tempête ou des conglomérats de plage. La couleur des galets noirs est due à une imprégnation de matière organique dans un milieu ou micromilieu caractérisé par un pH élevé et un Eh bas. La matière organique dérivait d'algues et de plantes terrestres supérieures. La fixation de substances organiques dissoutes, colloïdales ou particulaires s'est effectuée par adsorption à la surface des cristaux de carbonate et par cimentation précoce vadose ou phréatique. La formation des galets noirs s'est opérée lors de l'érosion des côtes sous l'action des vagues, des marées et des tempêtes par remaniement des zones ou des niveaux noircis qui résistaient mieux à l'abrasion que les sédiments encaissants du fait d'une cimentation différentielle précoce. Les galets noirs indiquent la proximité stratigraphique et/ou géographique de terres émergées.