Les relations entre la Suisse et l'Union européenne sont dans l'incertitude. Deux problèmes majeurs sont en jeu. Premièrement, en 2020, les citoyens suisses devront voter sur une initiative populaire visant à abolir l'accord sur la libre circulation des personnes avec l'UE. En cas de vote positif, cela sonnerait le glas de la voie bilatérale du fait d'une clause guillotine qui lie les deux parties. Deuxièmement, le gouvernement suisse procrastine pour parapher un nouvel accord institutionnel avec l'UE, pourtant déjà finalisé par les négociateurs en novembre 2018. En cas de non-acceptation par la Suisse, l'Union européenne a d'ores et déjà annoncé des mesures de représailles. Des difficultés entre la Suisse avec l'UE n'ont rien d'inédit. Mais deux faits nouveaux sont en train d'émerger. D'une part, l'Union européenne se montre moins flexible que dans le passé. D'autre part, le soutien de la gauche, socialiste, verte et syndicaliste, à la voie bilatérale est en train de s'étioler. Une accumulation de maladresses, ajoutée à de mauvaises perceptions des véritables rapports de force pourraient se révéler fatales. Mais, logiquement, le pire devrait être évité car les Suisses ont toujours su se montrer pragmatiques et que des solutions ne sont pas difficiles à trouver.