L'année du centenaire du génocide des Arméniens est aussi celle du réexamen (en cours), par la Grande Chambre, du jugement du 17 décembre 2013 de la Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH) dans l'affaire Doğu Perinçek c. Suisse. C'est l'un des arguments apportés par la CEDH en 2013, désavouant les juridictions pénales suisses dans cette affaire de négationnisme, qui retiendra ici notre attention : celui, problématique, de l'absence de « consensus général » sur le génocide de 1915. Cette contribution vise à mettre en lumière les paradoxes et conséquences d'un tel argumentaire qui appelle notamment une mise en perspective historique – en particulier, un retour sur l'histoire du droit pénal international.