Cette thèse met à l'épreuve l'image de la Suisse consensuelle en prenant pour objet trois réformes scolaires qui concernent l'organisation de l'enseignement secondaire obligatoire dans trois cantons romands. A partir d'un cadre théorique articulant les sciences politiques, la sociologie et les sciences de l'éducation et d'une méthodologie combinant des analyses thématiques à une approche statistique du texte, elle met en évidence la difficulté de construire du consensus sur l'organisation de l'école. Les analyses de divers textes et corpus de textes – transcriptions des débats parlementaires ; publications de groupes d'intérêt ; brochures explicatives des objets de votation ; etc. – montrent notamment que les questions d'organisation scolaire engagent des cadres cognitifs et normatifs tenaces sur l'égalité des chances et la justice scolaire qui freinent le changement. Elles montrent, par ailleurs, que l'institution scolaire et l'institution politique de chaque canton favorisent également l'inertie par des mécanismes de dépendance au sentier.