Cette thèse est l'un des premiers travaux à se focaliser sur la fécondité basse (autour de trois enfants par femme) en Afrique subsaharienne, par l'examen de la fécondité des années 2010 dans trois capitales (Dakar, capitale du Sénégal ; Ouagadougou, capitale du Burkina Faso et Nairobi, capitale du Kenya) sous trois angles. Tout d'abord, sous un angle historique : comment est-on arrivé à cette fécondité « basse » (trois enfants par femme) ? Un examen plus approfondi est fait au sujet du rôle de l'allongement des intervalles entre naissances, et de la diffusion sociale de cette pratique, dans les trois capitales. Ensuite, ont été analysés les dynamiques de genre et le rôle des hommes dans la fécondité basse. Enfin, nous avons examiné les potentiels de diffusion spatiale de la fécondité basse au Sénégal. Cette recherche conforte les théories de la particularité de la transition de la fécondité africaine (rôle de l'espacement, facteurs traditionnels d'évitement des naissances même pour les populations qui ont une fécondité basse). Cependant, elle montre également l'universalité de certains processus : diffusion des élites vers le bas, inversion hommes – femmes de la préférence pour les grandes tailles de famille, et diffusion spatiale à partir des villes et des côtes et par la migration internationale.