En 1927, Georg Kraft définissait la Walliser Kultur/Culture du Valais à partir de trouvailles essentiellement métalliques provenant de sépultures des régions alpines et préalpines de la Suisse occidentale. En 1948, Emil Vogt en faisait la culture du Rhône, dont l'extension alla même de la Suisse occidentale jusqu'au Sud de la France avec Gérard Bailloud (1966) et Alain Gallay (1976), pour revenir à des dimensions plus restreintes après la critique de Joël Vital (1996). L'usage de cette appellation répond à la commodité d'une habitude et on se pose peu de questions sur sa pertinence. Un examen attentif des vestiges considérés comme caractéristiques, soit des types métalliques et les tasses de type Roseaux, montre pourtant une hétérogénéité importante de leur répartition spatiale : 1) la distribution des types d'objets métalliques de la Walliser Kultur dessine une concentration principale sur un territoire limité allant du Valais central au Léman, auquel il faut adjoindre deux noyaux périphériques dans les régions de Lausanne et de Thoune ; 2) les tasses en céramique de type Roseaux de la fin du Bronze ancien ont une diffusion très différente et sont absentes d'une grande partie du domaine alpin. La Walliser Kultur suggère l'existence d'une « ethnie » et de groupes alliés, alors que les tasses Roseaux s'inscrivent dans le changement culturel de la fin du Bronze ancien en Europe centrale, auquel devrait se limiter l'appellation culture du Rhône.