Selon les chercheurs, les composantes sélectionnées et l'aire étudiée, les recherches sur le Campaniforme oscillent entre une vision généralisante d'un phénomène quelque peu vague dont le constat européen ne s'explique que partiellement, et des données, souvent matérielles, précises, provenant d'une aire géographique restreinte, associées à un groupe humain de taille réduite. Le noeud du problème campaniforme, mais qui en fait aussi tout l'intérêt, est la présence conjointe d'éléments pan-européns et d'éléments régionaux. Ainsi, ce sont les choix des composantes culturelles étudiées qui donneront, dans un premier temps, le ton entre des analyses d'éléments internationaux, mettant ainsi l'accent sur l'unité européenne, et, au contraire, des analyses de données à caractère local. Dans un deuxième temps, interviendront les interprétations de ces artefacts, lesquelles basculent entre une idéologie, et, une culture matérielle sensu stricto. L'enjeu de la recherche sur le Campaniforme se situe donc à plusieurs niveaux que nous nous proposons de discuter ici : premièrement, l'échelle de l'aire étudiée - artefact, structure, gisement archéologique, région, continent -, deuxièmement, les composantes culturelles et leurs distributions géographiques, et, troisièmement et dernièrement, les modalités de mise en place de ces composantes sur l'ensemble du territoire, soit par diffusion et emprunt technique, soit par déplacement de personnes. En conclusion, nous discuterons du difficile passage des identités matérielles aux identités culturelles.