Le vieillissement de la peau est l'un des signes les plus visibles du processus d'involution humaine. Il a reçu un regain d'intérêt depuis que des traitements susceptibles de le prévenir ou de l'atténuer ont été identifiés. Longtemps considéré comme un préjudice uniquement esthétique, le vieillissement de la peau est devenu une cause de préjudice fonctionnel parfois sévère avec l'émergence du «syndrome d'insuffisance cutanée chronique». Ce syndrome d'insuffisance cutanée chronique est en rapport avec la prolongation de la durée de la vie, la dose cumulée de rayonnement solaire, ainsi qu'avec une utilisation prolongée de corticostéroïdes topiques et/ou systémiques. Ceci entraîne une disparition progressive de la matrice extracellulaire, dont l'acide hyaluronique dermique, qui stabilise les structures intercellulaires en réalisant un réseau viscoélastique avec les fibres de collagène et d'élastine. Cela conduit à la perte des fonctions mécaniques protectrices de la peau, et donc à une extrême fragilité. La peau, fine, ecchymotique et siège de nombreuses cicatrices, présente de larges zones de lacérations, qui ne cicatrisent pas. Cette dimension n'a plus rien à voir avec la cosmétique ou des problèmes d'apparence, il s'agit bien d'une défaillance fonctionnelle d'un organe, autrement dit d'une affection médicale. Le terme de «dermatoporose» recouvre l'ensemble des manifestations et implications de ce syndrome d'insuffisance cutanée chronique. Ainsi, de même que pour l'«ostéoporose», la «dermatoporose» devrait être prévenue et traitée afin d'éviter les complications qui en résultent. Une étude transversale dans le service de gériatrie du CHU de Toulouse a évalué la prévalence de la dermatoporose à 32% des patients hospitalisés.