Échelle mobilisée pour faire la ville, théâtre du déploiement du réseau routier, produit d'une ren- contre organisée de la ville et de l'agriculture, le paysage participe d'une part des outils au service des pouvoirs publics pour cadrer et piloter l'action d'acteurs divers, relevant tant du secteur public que du secteur privé. Il organise ainsi les rapports de «la puissance publique et ses destinataires» (Lascoumes et Le Galès, 2004). Comment cette rencontre entre pouvoirs publics et acteurs de la production de l'espace est-elle prise en charge, par l'instrument paysage, ailleurs en Suisse ? Quelles sont les modalités d'encadrement de la fabrique territoriale par le paysage mises en œuvre dans les différentes conceptions territoriales cantonales ? Transversal, le paysage relève, d'autre part, de ces catégories qui peinent à être traitées dans le cadre d'une réflexion en silo, au sens où elle suivrait la stricte logique des services. Il est par exemple susceptible d'être simultanément le substrat naturel qui organise le développement d'un ensemble urbain, l'arrière-fond d'une ville qui participe de son identité et de son espace public et garantit une certaine qualité urbaine. Comment s'est-on organisé, ailleurs en Suisse, pour composer avec les natures labiles du paysage ? Quels sont les outils institutionnels, les modes de travail qui ont été mis en œuvre pour approcher d'un optimum de fonctionnement de la gouvernance du paysage ?