L'étude présente une analyse de la place occupée par l'Évangile de Matthieu dans le codex original, à partir de ce qui a été conservée dans le manuscrit palimpseste de Vienne, ÖNB, cod. 563. Le texte des fragments est ensuite comparé au texte des manuscrits grecs du Nouveau Testament, pour déterminer de quelle famille il pourrait être un témoin latin, puis aux manuscrits latins, afin de mettre en lumière l'originalité des leçons du palimpseste : les résultats sont présentés sous la forme d'une étude lemmatique du texte, suivie de notes sur l'orthographe, les principes de traduction, et la traduction de ἀρχιερεύς, particulièrement flottante. En conclusion sont formulées des hypothèses sur la nature du texte grec traduit par le palimpseste et sur les liens avec les autres manuscrits de la Vetus Latina : il semblerait qu'il s'agisse d'une forme byzantine du texte, dont on n'a quasi pas de témoin grec à l'époque du palimpseste ; le texte n'est pas un témoin du texte dit occidental, ses points communs avec quelques manuscrits peuvent s'expliquer par sa fidélité au texte grec, avec l'influence de leçons marciennes ; il témoigne d'une certaine proximité avec des manuscrits liés à l'Italie du Nord. Sur les trente et un versets conservés de Mt 26-28, le palimpseste transmet dix-neuf leçons propres. L'étude est suivie de trois appendices, Conspectus siglorum manuscriptorum VL Matth. XXVI-XXVIII, Index verborum, et tableau des variantes (comparaison des variantes du palimpseste avec celles des manuscrits VL disponibles).