Pendant des décennies, des communautés colombiennes ont mené des actes de résistance contre les concessions que le gouvernement de Colombie a octroyées aux sociétés transnationales dans le cadre du modèle d'extraction; ces actes ont majoritairement été une réponse aux dommages sociaux et environnementales causés par l'exploitation minière et des hydrocarbures ainsi qu'à la construction de barrages. Les communautés ont longtemps pratiqué la mobilisation sociale directe : manifestations de protestation, blocages de routes, etc., actes qui se terminaient souvent en affrontements violents avec la police et l'armée de Colombie. Aujourd'hui, les communautés en Colombie utilisent davantage la figure juridique des consultations populaires en tant que mécanisme de participation directe. Cet outil permet de défendre le territoire local contre la présence de projets miniers et d'hydrocarbures qui mettent en danger leur identité et leur survie en tant que communautés locales. Le gouvernement colombien refuse systématiquement de reconnaître la volonté exprimée par les communautés et de mettre pleinement en application les résultats de ces consultations, quand ceux-ci s'opposent à la mise en œuvre de projets extractivistes sur leurs territoires. Elles performent une certaine conception du territoire qui est défendu par les communautés et que parfois est différente pour chaque communauté. C'est à la fois les modalités originales de mobilisation et les conceptions du territoire et de la communauté associées qui sont analysées et explorées dans le mémoire pour expliquer si nous nous trouvons dans un nouveau cycle de mobilisation.