Plusieurs études se sont intéressées respectivement à la réappropriation de soi, aux projections dans le futur et au vieillissement, mais aucune d'entre elles n'a encore combiné ces différents processus afin d'explorer leur interactions. Le premier objectif de cette étude était d'examiner plusieurs processus en lien avec la capacité à se projeter dans le futur, et ce, parmis un groupe de personnes d'âge moyen (40-50 ans) et un groupe de personnes âgées (67-77 ans). Notre deuxième objectif consistait à examiner les liens entre les processus relatifs à la projection dans le futur avec le bien-être, l'âge subjectif et les différentes composantes du processus de réappropriation de soi. Suite aux entretiens semi-structurés menés, des analyses exploratoires ont été effectuées et on montré que les personnes âgées avaient une perspective temporelle plus orientée vers le passé, alors que les personnes d'âge moyen étaient plus orientées vers l'avenir. De plus, une vision faite d'espoir et d'optimisme concernant le futur, un des éléments clés du processus de réappropriation de soi, prédisait un meilleur niveau de bien-être. En revanche, aucune conclusion n'a pu être faite avec les autres dimensions de la réappropriation de soi. D'autre part, les événements futurs définissant le soi étaient davantage autobiographiques chez les personnes d'âge moyen que chez les personnes âgées, mais la spécificité des événements en question ne différait pas selon les groupes. De surcroît, le niveau de dépression prédisait négativement la capacité à se projeter dans l'avenir de manière positive et optimiste, en revanche le niveau d'anxiété n'était pas un prédicteur concluant. Finalement, les analyses concernant l'âge subjectif n'ont pas permis de formuler de conclusion significative et certaines autres tâches liées à l'anticipation de l'avenir ont mené à des résultats discutables.