Les trois romans La Beauté sur la terre, Adam et Eve et Le Garçon savoyard de Ramuz gravitent autour de la soif ressentie par les personnages pour une réalité autre, plus pure, insoumise aux imperfections du monde sensible. L'éclosion de ce désir se produit lorsque les protagonistes sont mis en présence d'une image de la perfection, qui semble témoigner à leurs yeux de l'existence d'un idéal dépassant la réalité. La présente étude gravite autour de la question suivante : l'image peut-elle faire office de passerelle entre le monde sensible, ressenti comme imparfait, et l'idéal entrevu et poursuivi, situé dans un ailleurs ? En outre, les romans sont traversés d'un discours ramuzien sur le rôle de l'art – nous interrogeons donc la capacité des images artistiques, et plus particulièrement littéraires, à être le véhicule d'un absolu qui serait saisi par la création. Ou au contraire, l'art ne mène-t-il qu'au néant ?