George Montandon (1879-1944), de l’ethno-anthropologie à l’ethnoracisme. Révolutionner la « science de l’homme

Diplôme Master George Montandon (1879-1944), de l’ethno-anthropologie à l’ethnoracisme. Révolutionner la « science de l’homme » ? fre 2025-01-29 2025 author Cochet Sarah Marianne Blanche 0009-0000-7292-2600 873723 director Tournes Ludovic 0000-0002-1611-3574 787580 Département d'histoire générale (ISTG1) 140 Ce mémoire retrace le parcours intellectuel et idéologique de George Montandon (1879-1944), ethnographe, anthropologiste et raciologue. S'il côtoie différents courants anthropo-ethnologiques et leurs représentant.e.s (qui l’influencent sans aucun doute), il n’adhère formellement à aucun d’entre eux et reste dans les marges, préférant toujours une position singulière et changeante. En effet, tout au long de sa carrière, il tente de révolutionner l’anthropologie et l’ethnologie, en cours d’institutionnalisation en Suisse et en France, par des contributions et des adhésions originales et éclectiques dans la première moitié du XXe siècle. Cet éclectisme s’exprime au travers de ses voyages ethnographiques en Éthiopie et en Extrême-Orient, et ses propositions théoriques comme le diffusionnisme allemand et l’ologénèse, mais aussi au travers de ses adhésions idéologiques, d’abord le communisme puis l’antisémitisme scientifique. Ce travail cherche avant tout à nuancer l’interprétation téléologique du parcours de Montandon. S’il est vrai que le raciologue affiche un intérêt précoce et particulier pour les Juif.ve.s, réduire la lecture de sa biographie à sa radicalisation antisémite serait une malhonnêteté intellectuelle et méthodologique. L’étude de ses voyages ethnographiques offre, en outre, un exemple de la présence de concepts et d’imaginaires coloniaux dans un pays pourtant sans ambition impérialiste étatique, ce qui a été conceptualisé comme le colonialisme sans colonies ou l’impérialisme suisse. Que ce soit les Noir.e.s ou les Aïnou.e.s, Montandon perçoit ces autochtones au travers d’un discours préexistant, défavorable pour les premier.ère.s et avantageux pour les second.e.s. Enfin, les années de Montandon passées en France démontrent la porosité existant entre la nouvelle ethnologie et l’anthropologie « classique ». Bien qu’il existe des différences majeures entre ces deux mouvements, la frontière n’est pas si claire. Non seulement Montandon fréquente des ethnologues puis des anthropologistes conservateurs, mais plusieurs concepts, tels que la race et l’eugénisme, occupent aussi une place prépondérante tant auprès des un.e.s que des autres. En l’espace de trois décennies, Montandon passe d’une ethnographie amateure à un ethnoracisme collaborationniste, espérant marquer la « science de l’homme » à travers ses adhésions partisanes et ses propositions théoriques universalistes, mais en vain. Sa renommée post-mortem se construit principalement sur ses discours et ses actes antisémites ; il n’aura jamais obtenu la reconnaissance qui lui tenait tant à cœur, son antisémitisme virulent et criminel occultant toute autre contribution. This thesis explores the intricate intellectual and ideological journey of George Montandon (1879-1944), a figure who defied easy categorisation in anthropology. Despite encountering various anthropo-ethnological movements and their influencers, Montandon remained on the fringes, always maintaining a singular and evolving position. His career was marked by attempts to revolutionize the institutionalization of anthropology and ethnology in Switzerland and France, characterized by his original and eclectic contributions and his memberships in the first half of the twentieth century. This eclecticism is evident in his ethnographic travels to Ethiopia and the Far East, his theoretical proposals such as German diffusionism and ologenesis, and his complex ideological shifts, first with communism and later with scientific anti-Semitism. Above all, this work seeks to qualify the teleological interpretation of Montandon's career. While it is true that the raciologist showed an early and particular interest in Jews, it would be intellectually and methodologically dishonest to reduce the reading of his biography to his anti-Semitic radicalisation. The study of his ethnographic travels also provides an example of the presence of colonial concepts in a country with no imperialist state ambitions, which has been conceptualised as colonialism without colonies, or Swiss imperialism. Whether Black or Ainu people, Montandon perceives these natives through a pre-existing discourse that is unfavorable to the former and advantageous to the latter. Finally, Montandon's years in France demonstrate the porosity between the new ethnology and “classical” anthropology. Although there are significant differences between these two movements, the boundary is not so clear-cut. Not only did Montandon frequent ethnologists and then conservative anthropologists, but several concepts, such as race and eugenics, also figured prominently with both. Montandon's journey over three decades, from amateur ethnography to collaborationist ethno-racism, was marked by a stark contrast between his initial aspirations and his eventual legacy. His hope to leave a significant mark on the ‘science of man’ through his partisan adherence and universalist theoretical proposals was overshadowed by his anti-Semitic speeches and actions. His post-mortem fame, primarily built on these actions, stands as a testament to the disappointment of his unfulfilled recognition, with his virulent and criminal anti-Semitism overshadowing all other contributions. George Montandon Anthropologie Ethnographie Ethnologie Histoire des idées Suisse France Communisme Antisémitisme XXe siècle Dewey 900 Master en histoire générale avec spécialisation en production des savoirs historiques 90 Département d'histoire générale 3H false 78f6c070-0e3a-4381-8496-a9972401f8e7 Agreement Private Autorisation_archive_Master.pdf 67378 application/pdf d5c61f3eb88f41c89b219b31d1121b4bfc6f701531e8166b70613f51ce69136e 90d1a25a-8bab-4849-8810-e9f373ece844 Master thesis Public COCHET_Sarah_Memoire_Master_11_févr.pdf 19632854 application/pdf CC BY-NC-4.0 bcc7f3f98f39674852551fc5773b83e014f2823347671511a94781d54eaeaeea openAccess Faculté des lettres / Département d'histoire générale

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George Montandon (1879-1944), de l’ethno-anthropologie à l’ethnoracisme. Révolutionner la « science de l’homme » ?				2025	180	46

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