Dans ce travail, nous nous sommes intéressés aux relations entre capacités numériques basiques (subitizing, comparaison non-symbolique par exemple) et capacités arithmétiques. Plusieurs travaux ont en effet montré l'existence d'une relation entre ces deux types de capacités et la théorie dominante postule que les capacités complexes (i.e., arithmétique) se développent à partir de capacités basiques innées. Cependant, une autre interprétation selon laquelle la qualité des capacités basiques dépend des capacités plus complexes est également envisageable. Il est en effet possible que les performances sur des tâches numériques basiques puissent être améliorées par une exposition régulière à des problèmes numériques. Pour opérationnaliser cette hypothèse d'une causalité comportementale, nous avons entraîné un groupe d'adultes de faibles capacités en arithmétique à la résolution d'additions. Afin d'exclure d'autres facteurs pouvant expliquer les différences arithmétiques, nous avons en plus testé leurs capacités de raisonnement, leur vitesse de traitement et leur mémoire de chiffres. Contrairement, à notre prédiction, l'entraînement arithmétique n'avait pas plus d'effet sur les capacités basiques qu'un entraînement sur une tâche non-numérique ou qu'aucun entraînement. Les raisons potentielles de ce manque de résultats ainsi que leurs possibles implications au niveau des interventions en logopédie sont discutées.