Beaucoup de mégalopoles occidentales ont subi une polarisation dramatique entre une ville-centre intense et vibrante et une ville périphérique dominée par un étalement urbain entretenu et souvent amplifié par le commerce de grandes surfaces associées aux nœuds autoroutiers. A l'opposé, la mégalopole compacte de Tokyo a réussi le schéma d'une ville-région avec une structure polycentrée. En dehors de la boucle ferroviaire de la ligne Yamanote, on trouve des centralités suburbaines qui accumulent presque autant de fonctions urbaines que la ville centre. Telle est la conséquence d'un urbanisme profondément marqué par des logiques locales, avec un commerce doublement ancré aux flux de mobilité et dans les pratiques de proximité. Cette ville vernaculaire semblerait de nos jours un exemple de durabilité et de bon fonctionnement du métabolisme urbain, créateur d'ambiances aimables et attractives.