Introduction : Après 30 ans d'usage du Baclofène intrathécal pour le traitement de la spasticité généralisée, aucun autre traitement n'a montré une efficacité supérieure. Cette longue durée nous permet d'étudier l'usage réel de ce traitement et les complications rencontrés, à longue terme. Cela est dans le but d'un contrôle de qualité. Méthode : étude rétrospective basée sur l'analyse des dossiers des patients suivis dans le service de neurorééducation aux HUG entre début 2000 et fin 2014. Résultats : Le dossier de 45 patients ont été analysés : 27 sont toujours suivis, 10 décédés, 4 arrêtés leur traitement (9%), 4 perdus de vue. La durée de suivi est de 7.3 ans ± 4.9 (0.6 - 23.6 ans), avec une durée accumulée de 323 ans. Les causes de la spasticité sont : lésion médullaire (15), sclérose en plaques (12), infirmité motrice cérébrale (4), accident vasculaire cérébral (4), traumatisme cranio-cérébral (4), divers (6). 6/45 patients pouvaient marcher sans aide (FAC ≥4). 24/45 ont eu le test d'efficacité par ponction lombaire (PL) et 18/45 par pompe externe. Pas de corrélation entre la méthode de teste et les paramètres liés aux patients (diagnostic, présence d'un objectif fonctionnel et la capacité à la marche), mais plutôt une corrélation est constatée avec l'année d'implantation. Aucune complication grave, liée au test, n'est documentée. Le choix du niveau de l'extrémité du cathéter n'est pas corrélé avec le niveau de la lésion neurologique chez les blessés médullaires. 50% des patients analysés (21/42), ont eu au moins une complication significative (entre 1 et 10 complication / patient). En moyenne, une complication significative survienne tous les 7 ans de suivi. 67% des complications (31/46) sont en lien avec le cathéter: rupture (8), fissure (6), disjonction (2), coudure(1), migration (7), mauvais positionnement (3) ou un dysfonctionnement du cathéter non spécifié (4). Les restes sont plutôt liés aux infections (4), aux problèmes cutanées (3), le retournement de la pompe (3) et aux problèmes du dosage du Baclofène (3). Peu de complications sont liées au dysfonctionnement de la pompe (1), si l'on écarte les cas d'épuisement de la batterie. Le diagnostic des fissures du cathéter est difficile à faire, il nécessite parfais une scintigraphie et parfois un test de comparaison de l'effet d'un bolus par pompe et par PL. Conclusion : malgré un taux de complications élevé, l'arrêt du traitement est rare, ce qui témoigne bien son efficacité. Le cathéter est beaucoup plus fréquemment en cause de complications que la pompe, ce qui est comparable aux autres études. L'analyse des résultats et des données de la littérature permet de formuler des recommandations visant à améliorer la qualité de prise en charge des patients et l'usage de ce traitement.