La plate-forme carbonatée urgonienne forme l'ossature des chaînes subalpines septentrionales françaises et, plus modestement, souligne la morphologie jurassienne. Sa mise en place et son évolution sont actuellement l'objet de trois modèles inconciliables conçus et publiés par des «écoles » différentes: école de Grenoble (avec H. Arnaud et co-auteurs) pour la première, école de Neuchâtel – Lausanne (avec K. Föllmi et co-auteurs) pour la deuxième, école de Genève-Lyon (représentée par les auteurs ci-dessus) pour la troisième. Le rappel historique des travaux consacrés à l'«Urgonien auct. » est suivi de la présentation de notre propre modèle, esquissé il y a déjà une trentaine d'années à partir des données biostratigraphiques fournies par les ammonites et les échinides, développé et précisé depuis par l'étude des microfossiles (orbitolinidés et dasycladales notamment). Sept coupes corrélées du Jura vaudois au Vercors méridional et sept autres à travers le Vivarais permettent d'établir deux transects, qui mettent en évidence la progradation de la plate-forme urgonienne du NNE au SSW pour le premier et du SW au NE pour le second; les ammonites et microfossiles qui assurent leur cadre biostratigraphique sont figurés dans 27 planches. Leurs faunes d'orbitolinidés sont comparées à celles de deux coupes situées en Provence et d'une coupe représentative du domaine helvétique de Suisse centrale: ces dernières sont illustrées en 5 planches. Les divers arguments – biostratigraphiques, géochimiques, séquentiels – invoqués dans les trois différents modèles seront présentés à cette occasion et leurs conclusions confrontées aux réalités du terrain.