Cette thèse porte sur la société anonyme en France entre son apparition dans le code de commerce de 1807 et la loi de juillet 1867 qui supprime le système de l'autorisation gouvernementale. Cette forme juridique a été décrite comme le support nécessaire du capitalisme moderne, en ce qu'elle aurait permis d'importantes concentrations de capitaux. Cette thèse vise à réviser cette représentation, en replaçant la société anonyme dans l'économie politique du début du XIXème siècle. Cette démarche passe par une recherche des origines de la forme anonyme et par une réévaluation du rôle de l'État, qui est l'un des principaux usagers de la forme anonyme et dont l'intervention est nécessaire à la viabilité d'une telle forme juridique. Plus généralement, cette thèse questionne l'interaction droit-économie, en mettant en évidence un processus d'apprentissage juridique reposant sur un dialogue entre le droit existant, les usages qui en sont faits et l'action de l'État.