La présente étude vise à observer la mobilisation des compétences relatives à la proportionnalité et enseignées/apprises en mathématiques, dans un problème traité sous couvert de géographie. La recherche se penche sur deux systèmes didactiques ordinaires, soit deux classes de sixième primaire d'une même école genevoise. Elle s'inscrit dans le champ de la didactique comparée (de part l'objet de savoir dépendant de deux disciplines et la méthodologie utilisée), et emprunte des notions aux didactiques des mathématiques et de la géographie. La question de recherche centrale était : Dans une situation où l'élève est privé de la mémoire didactique de la classe (reposant sur l'enseignant), que le savoir en jeu a été institutionnalisé dans une certaine discipline, l'élève mobilisera-t-il ses connaissances relatives au savoir en jeu uniquement dans cette même discipline ou également sous couvert d'une autre discipline ? Des questions découlent de cette dernière, comme de savoir si un lien va être créé par les élèves entre deux problèmes de même structure et concernant la même notion mathématique mais présentés sous couvert de mathématiques pour le premier et sous couvert de géographie pour le deuxième ; et de savoir sur quels indices les élèves s'appuient pour créer ces possibles liens. Afin de répondre à ces questions, le dispositif suivant a été mis en place : l'observation d'une séance par classe autour d'un problème proportionnel en mathématiques, puis la résolution d'un problème proportionnel de même structure que le premier sous couvert de mathématiques pour une classe et sous couvert de géographie pour l'autre classe (sans observation). Ces deux séances sont encadrées par des entretiens avec les enseignants et des élèves (uniquement pour les entretiens après les deux séances). Ce dispositif permet de produire un système de traces (les enregistrements (audio) – visuel sont transcrits sous forme de protocoles), sur lequel se base l'analyse. L'analyse est menée au moyen d'un croisement des données issues des protocoles (et mettant en évidence des événements remarquables) et au moyen des principaux critères du modèle de l'action conjointe. L'analyse montre que les élèves font un lien entre les deux problèmes, ou entre le problème 2 et les mathématiques lorsqu'il est traité sous couvert de géographie, en s'appuyant sur des indices relatifs au contenu mathématique et lorsque le lien n'est pas explicité par l'enseignant (voire empêché). Dans ce cas, le problème traité sous couvert de mathématique a fait l'objet d'un enseignement durant lequel les élèves étaient en recherche. Dans le cas où le lien est explicité par l'enseignant, les deux problèmes sont traité sous couvert de mathématiques et le premier problème fait l'objet d'un enseignement où les élèves doivent appliquer une technique, ces deniers font un lien en s'appuyant sur des indices relatifs au contrat didactique. L'analyse montre également une activation d'un ancien contrat didactique par l'utilisation de la mémoire didactique, deux types de validation des procédures des élèves et de positionnement professoral en fonction du style d'enseignement et deux cas de procédures d'élèves incomprises par l'enseignant. Ces résultats sont issus d'une analyse de la pratique et sont liés à ces situations didactiques spécifiques. Ils ne peuvent donc pas être généralisés.