Par l'utilisation de données comportementales et électrophysiologiques (EEG), cette thèse s'intéresse aux processus perceptifs et neurocognitifs engagés dans la reconnaissance visuelle d'actions réalisées par chacun, à commencer par la locomotion. Sur la base d'animations de points lumineux (paradigme de Johansson), il apparaît plus aisé de reconnaître ses propres mouvements que d'identifier l'agent de mouvements produits par autrui, malgré l'importante variabilité inter-individuelle présente dans les compétences de reconnaissance. Ce qui suggère l'existence de transferts intermodaux entre perceptions visuelles et expériences kinesthésiques. Cependant, sur le plan comportemental déjà, nous sommes en droit d'interroger la cohérence des sensibilités exprimées au travers des différentes modalités sensorielles. Au niveau cérébral, cela revient à comprendre, d'une part, comment les activités alpha/mu, bêta et gamma se synchronisent lors de l'intégration des diverses représentations identitaires ; et, d'autre part, comment les mécanismes neuronaux s'élaborent dans le temps et l'espace en vue de se reconnaître les uns les autres.