La présente recherche s'intéresse aux liens entre la nostalgie du communisme et l'accessibilité des pensées liés au suicide. Nous étudions la hausse des taux de suicide dans les pays de l'ancien bloc soviétique, après la chute du communisme, à travers le prisme de la psychologie sociale. Notre recherche se compose de deux études, l'une menée en République Tchèque, la seconde en Russie. Dans les deux cas, nous rappelons la transition de régime politique du communisme au capitalisme, ce qui constitue un rappel de la perte des valeurs culturelles communistes et par conséquent une menace. Cette menace devrait augmenter l'accessibilité des pensées liées au suicide, mais uniquement chez les individus faiblement nostalgiques du communisme. En effet, un haut niveau de nostalgie du communisme servirait une fonction protectrice face aux pensées liées à la mort. Les participants de l'étude en République Tchèque ne sont que faiblement nostalgiques du communisme et par conséquent les résultats ne permettent pas de démontrer le rôle protecteur de la nostalgie. En revanche, les résultats de l'étude menée en Russie vont dans le sens de notre hypothèse principale : un haut niveau de nostalgie semble servir de fonction protectrice face à l'accessibilité des pensées liées au suicide et à la mort lorsque les participants russes sont confrontés au souvenir de la chute du communisme et de la transition politique.