Le syndrome de lyse tumorale (SLT) est une complication potentiellement mortelle résultant de la destruction rapide des cellules malignes, entraînant des déséquilibres électrolytiques et des complications graves, telles qu’une insuffisance rénale aiguë, des arythmies ou encore des crises convulsives. Le SLT peut être prévenu grâce à une hyperhydratation et des traitements réduisant les taux plasmatiques d’acide urique administrée avant le traitement d’immunochimiothérapie. Cette étude explore l’impact du rituximab fractionné, un anti-CD20, sur la survenue et la gravité du SLT lors du cycle initial chez les patients atteints de lymphome non hodgkinien à cellules B agressif (B-NHL). Les patients inclus ont un diagnostic histologique de lymphome à cellule B de haut grade, ont été traités avec au minimum deux doses consécutives de rituximab fractionné à moins de 24 heure d’écart pendant le premier cycle de traitement. Les patients de moins de 18 ans, dialysés et sans consentement écrit ont été exclus de l’étude. Les données ont été extraites des dossiers médicaux de 94 patients parmi un total de 186, présentant un âge médian de 51 ans. Ces patients étaient atteints de lymphome à grandes cellules B diffuses (75%), de lymphomes de Burkitt (14%), d'autres lymphomes B de haut grade (8%) ou d’autres sous-types (3%). Les patients inclus dans l'étude étaient principalement à un stade avancé de la maladie (93%) avec un indice pronostique international (IPI) élevé (75%). La majorité a suivi des schémas thérapeutiques incluant une anthracycline (72%), avec une prophylaxie par allopurinol (83%) et/ou rasburicase (26%). Une prophase par corticostéroïdes été administrée à 82% des participants. L'étude a identifié un cas de SLT clinique et six cas de SLT biologiques. Les facteurs significatifs du SLT comprenaient l'histologie de type Burkitt, un taux de LDH élevé à la base (>500U/l), et l'utilisation de rasburicase. Les réactions à l'infusion étaient rares (3%). La survie sans progression médiane était de 2.6 ans, et la survie globale à 2 ans était de 33%, indépendamment de la survenue du SLT. En conclusion, dans cette étude en vie réelle, l’incidence du SLT était basse (1%). Bien que le SLT semble plus fréquent chez les lymphomes de Burkitt, il n’a pas montré d’impact sur la survie globale. L’administration de rituximab fractionné, associée à des stratégies préventives, s'avère une approche réalisable pour prévenir le SLT clinique, nécessitant une exploration par des études prospectives.