La flexibilité de source, aussi appelée coordination interne-externe, est un processus d'autocontrôle récemment mis en évidence qui permet de passer de façon flexible et contrôlée des représentations internes (pensées générées par l'individu lui-même) aux représentations externes (pensées générées par l'environnement, par un stimulus externe). Le but de cette recherche est d'évaluer le rôle de ce processus d'autocontrôle sur l'utilisation de stratégies émotionnelles non adaptatives et l'impulsivité. Dans cette optique, nous avons investigué les liens entre une tâche informatisée (la tâche de l'alphabet) qui permet de mesurer la flexibilité de source, un questionnaire sur les stratégies de régulation émotionnelle (CERQ), un questionnaire sur les différentes facettes de l'impulsivité (UPPS) et une échelle de dépression (BDI-II). Notre population était constituée de 74 jeunes adultes de 18 à 32 ans, issus de la population générale. Les analyses corrélationnelles ne montrent aucun lien significatif entre la flexibilité de source, les stratégies de régulation émotionnelle et l'impulsivité. Elles montrent, par contre, un lien significatif entre les affects négatifs (mesurés par le BDI-II) et les stratégies de régulation émotionnelles non adaptatives, de même qu'un lien significatif entre les affects négatifs et l'impulsivité. Les analyses de régression linéaires multiples montrent un effet modérateur de la flexibilité de source sur le lien entre les affects négatifs et les stratégies de régulation émotionnelle non adaptatives comme la rumination et le blâme de soi. Cela signifie que, en présence d'affects négatifs, on aura une augmentation à se blâmer et à ruminer, suite à un événement de vie négatif, si on n'arrive pas à désengager l'attention des représentations internes.